L’entrepreneuriat au service du bien commun : la nouvelle norme ?
Alors que 81% des créatrices et créateurs d’entreprises veulent être utiles à la société, l’idée d’un entrepreneuriat avec le bien commun au centre n’a jamais été autant d’actualité. Le mois de mai a notamment été rythmé par le sommet Tech for Good, un parcours #PositiveImpact à VivaTechnology et une rencontre du Club de l’Innovation Positive de Londres sur ce thème. Il nous semblait important de revenir sur ce que nous définissons à Sparknews comme l’entrepreneuriat au service du bien commun. Explications par Pierre Racine, chargé de développer nos offres auprès des entreprises.
Lors du sommet Tech for Good, organisé par l’Elysée, le 15 mai dernier, le Président de la République a plaidé pour la création d’une « troisième voie européenne » dans le domaine de l’innovation. « L’Europe peut devenir un leader mondial », a-t-il lancé, exhortant les participants à « ne pas avoir un discours défensif mais conquérant », notamment face aux géants américains et chinois de la tech.
Cette troisième voie, celle qui met l’innovation – pas nécessairement technologique – au service du bien commun, est bel et bien en train d’émerger en France et en Europe. Tout laisse en effet penser qu’un mouvement de fond est en train de prendre place, comme en atteste une étude récente menée par BNP Paribas, en partenariat avec Opinionway, sur le moral des startuppeurs. Celle-ci met en évidence que 95% des créatrices et créateurs d’entreprises veulent innover mais, surtout, que 81% d’entre eux veulent être utiles à la société. echo. Loin du cliché de l’entrepreneur qui est souvent véhiculé, ce sondage souligne qu’ils sont de plus en plus nombreux à vouloir contribuer au bien commun, tordant le cou aux idées reçues.
Ceci étant dit, comment s’explique cette montée en puissance de l’entrepreneuriat à impact ? Bien que ce dernier ne soit pas nouveau – l’histoire du capitalisme regorgeant d’exemples de structures économiques au service de l’intérêt général, à l’image des coopératives ou mutuelles- il devient de plus en plus visible, en France comme à l’étranger, pour plusieurs raisons.
D’une part car une prise de conscience rapide des enjeux sociétaux et environnementaux a eu lieu, notamment grâce aux médias, accentuant le phénomène, en particulier auprès des jeunes entrepreneurs.
D’autre part car la définition même de l’innovation a évolué, le terme rimant initialement avec technologie avant de prendre en compte des composantes plus larges comme l’innovation sociale. Des entreprises à impact, y compris celles sans composante technologique, peuvent être considérées comme innovantes, ouvrant ainsi de nombreuses possibilités, notamment en termes de financement et d’accompagnement.
En France, de nombreux exemples mettent en lumière cette nouvelle tendance. Des entreprises à impact florissent dans de nombreux domaines, au premier rang desquels la mobilité (BlaBlaCar, Marcel…), l’agriculture et l’alimentation (Ynsect, Agricool) ou l’éducation (OpenClassrooms). Bien d’autres exemples pourraient être mis en avant mais, ce qui frappe dans ce mouvement, est qu’il touche tous les secteurs, ou presque.
Malgré cela, les startups for good semblent faire face à des défis qui peuvent, à terme, freiner l’émergence de futurs champions, comme en atteste l’incapacité de certaines entreprises à passer à l’échelle. Parmi ces défis, on peut citer la difficulté à casser l’idée reçue selon laquelle les entreprises à impact sont à part, un peu comme l’était le secteur de l’économie sociale et solidaire à ses débuts.
Toujours est-il, qu’au cours des dernières années, de nombreuses personnes se sont mobilisées pour aider les entrepreneurs for good à se développer et croître, poussées par la conviction que l’entrepreneuriat doit être mis au service du bien commun.
La partie n’est pas pour autant gagnée et beaucoup reste à faire pour que le modèle de l’entrepreneuriat à impact devienne la norme. Au sein de Sparknews, nous mettons en avant ces entrepreneurs et leurs solutions via nos événements et l’Impact Journalism Movement, convaincus que c’est en les faisant connaître et en les connectant avec les bons acteurs que ce nouveau modèle décollera vraiment.
Pierre Racine, Chargé de développement Offres Corporate chez Sparknews