“Sauver la planète Terre!” : une soirée à l’Institut de France
Le lundi 17 Juin, l’Institut de France nous a ouvert ses portes pour une soirée Paroles de Fondations sur la Philantropie au secours de la biodiversité. Sparknews était très fier de co-organiser cette soirée intitulée “Sauver la planète Terre”. Au programme: 17 intervenants, 3 tables rondes, le témoignage émouvant d’Alexandre Poussin et l’annonce de la prochaine campagne On est Prêt sur la biodiversité. Après un état des lieux de la biodiversité dans le monde, les fondations abritées par l’Institut de France ont pu échanger sur leurs actions pour sensibiliser et engager le grand public et les entreprises. Retour sur ces conversations passionnantes.
Que pouvons-nous dire de la biodiversité aujourd’hui ?
“Depuis le 6 mai, on ne pourra plus dire qu’on ne savait pas.” Ghousébasha Gaffar
La plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques nous a prévenu: plus de 80% de la disparition des espèces animales est liée à l’activité humaine. Si ce chiffre est alarmant, il nous rappelle notre part de responsabilité et nous encourage à passer à l’action.
Une première étape serait de limiter le changement climatique. En effet, la plus petite modification de notre climat peut avoir des effets dévastateurs. Le krill, par exemple, est une petite crevette affectée par un changement de 0,1°C. Or, il est à la base de toute la chaîne alimentaire de l’océan austral. La limitation du changement climatique passe aussi par la préservation de la biodiversité car, en bonne santé, elle joue un rôle majeur dans la régulation climatique.
Nous somme donc dans un cycle où la biodiversité ne peut survivre sans un climat qu’elle régule elle-même. Or, ce que le droit international n’a pas encore pris en compte, c’est que nous faisons partie de ce cycle.
“L’homme appartient à la nature, et la nature ne lui appartient pas.” Mireille Delmas-Marty
Pour protéger la biodiversité et lutter contre le réchauffement climatique, le régime juridique du bien commun doit être repensé : l’homme est dans une situation d’interdépendance et non d’indépendance.
Cet état des lieux était présenté par Ghousébasha Gaffar du Ministère d’Europe et des Affaires Étrangères, Yvon Le Maho de l’Académie des Sciences, Mireille Delmas-Marty de l’Académie des Sciences Morales et Politiques et Raphaël Cuvelier, Coordinateur des programmes de la Fondation Albert II de Monaco.
Quels sont les différents leviers de sensibilisation pour la biodiversité ?
La sensibilisation peut passer par de nombreux biais, illustrés par les missions des diverses fondations présentées lors de cette soirée.
L’éducation et la formation jouent tout d’abord un rôle crucial.
Pour avoir envie de protéger la nature, l’aimer semble être une des clés. La main à la pâte et la Fondation Luciole sensibilisent et éveillent les enfants tout au long de leur éducation à la protection de la nature par l’émerveillement. Les établissement comme le Schumacher College offrent des formations qui permettent aux adultes de se reconnecter à la nature, et de la prendre en compte dans leur quotidien afin de redonner un sens profond à leur vie. D’autres programmes tels que “Science et Enseignement” aident l’enseignement supérieur à préparer les étudiants aux enjeux de notre monde en intégrant la question des énergies renouvelables par exemple dans les programmes.
La nature comme source d’inspiration
Dans l’architecture, par exemple, les constructions biomimétiques de la Fondation Jacques Rougerie s’adaptent aux côtes, qui hébergent aujourd’hui la majorité de la population mondiale, en protégeant les écosystèmes fragiles.
Parfois, la sensibilisation n’est pas suffisante. Certains écosystèmes comme la forêt de Vohibola à Madagascar ont des besoins trop pressants qui ne peuvent être résolus que par des levées de fonds. En effet, à défaut de pouvoir payer les salaires de gardien•ne•s à Madagascar, les forêts et leurs habitant•e•s ne sont pas à l’abri de pillages et autres destructions.
La sensibilisation : un travail de longue haleine
L’engagement citoyen comme autre moyen d’agir pour la biodiversité
Comment créer un mouvement de jeunes engagés et décidés à protéger la planète, notamment sa biodiversité ? Par l’émotion, l’humour et les réseaux sociaux.
La campagne sur le changement climatique On Est Prêt nous démontre que le collectif a une vraie puissance, et que chacun•e d’entre nous peut s’emparer de ces problématiques. Les réseaux sociaux sont de très bons outils de sensibilisation, des séries YouTube comme Et tout le monde s’en fout, peuvent transmettre, par l’humour, l’urgence de la situation, car pour donner envie d’agir, le ton alarmiste n’est pas toujours le meilleur moyen de sensibilisation.
En avant-première, nous avons appris qu’On Est Prêt lance une nouvelle campagne en septembre qui sera dédiée à la biodiversité !
Concrètement, que font les entreprises pour la biodiversité ?
Chaque entreprise peut contribuer à la protection de la biodiversité à sa manière, en fonction de sa spécialisation.
La Fondation SUEZ, par exemple, aide la biodiversité à se développer dans des zones semi-arides en favorisant l’accès à l’eau. Le Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme s’inspire du vivant pour créer de nouvelles innovations. Des partenariats tels que “Plantons France” entre la Fondation Yves Rocher et l’AFAC (Association française arbres champêtres et Agroforesterie), le seul programme d’envergure nationale qui organise la plantation de haies et d’arbres champêtres, existent aussi pour encourager la protection de l’environnement. Enfin, des organismes tels que CDC Biodiversité incitent les entreprises à intégrer la biodiversité au coeur de leur stratégie.
« Le vivant sera probablement, sûrement, notre meilleur allié pour le futur » Kalina Raskin de CEEBIOS
Au delà de cette conférence, il existe de nombreux moyens pour s’engager pour la biodiversité. Des outils comme cette fiche d’information donnant un état des lieux chiffré du déclin de la biodiversité, ce podcast sur l’impact de l’humain sur la biodiversité, ou encore cette BD sur les conséquences de la pêche en eaux profondes sont disponibles pour continuer à vous informer et sensibiliser votre entourage.
Nous remercions encore Xavier Darcos, Ghousébasha Gaffar, Yvon Le Maho, Raphaël Cuvelier, Mireille Delmas-Marty, Alexandre Poussin, Pierre Léna, Wedig von Gaudecker, Sébastien Candel, Jacques Rougerie, Olivier Maurel, Magali Payen, Axel Lattuada, Myriam Bincaille, Claude Fromageot, Baptiste Sanson, Antoine Cadi, et Kalina Raskin d’avoir participé à cette soirée.
Cet article vous a intéressé•e ? Rejoignez-nous pour les deux prochaines soirées Paroles de Fondations ! Elles auront lieu le 7 octobre 2019 sur le thème de l’éducation et le 9 décembre 2019 sur la recherche et la santé.