Faisons rimer intelligence artificielle avec impact positif exponentiel : Sparknews et SoScience lancent le Club Science et Innovation Positive
“Ajouter le mot social au mot scientifique n’est ni un crime, ni un péché, ni une chute. C’est une élévation” analyse Bruno Latour sociologue, anthropologue et philosophe des sciences. Les invités de la première soirée du Club Science et Innovation Positive ont pu assister de telles élévations le lundi 9 juillet au Schoolab, Paris.
Ce nouveau Club lancé en partenariat par SoScience et Sparknews se propose comme lieu de rencontre pour chercheurs, directeurs recherche & innovation de grands groupes et entrepreneurs sociaux. Chacun peut présenter ses recherches en cours, rencontrer des pionniers du changement et enfin échanger entre pairs, autour des thématiques scientifiques au service du bien commun.
Pour cette première soirée, les invités ont pu découvrir les milles et une facettes de l’Intelligence Artificielle avec la problématique “Faisons rimer intelligence artificielle avec impact positif exponentiel”.
Focus sur l’intelligence artificielle
Jean-Gabriel Ganascia, spécialiste de l’IA et président du comité d’éthique du CNRS, a donné de la hauteur au débat en début de soirée avec une genèse de l’Intelligence Artificielle. Il a ensuite analysé les conséquences durables de cette discipline sur notre façon d’habiter le monde : nous sommes face à une ré-ontologisation : c’est à dire une re-conceptualisations des objets avec l’intelligence artificielle. Ce sont des nouvelles compréhensions de l’amitié, la confiance ou même la réputation. Conséquences de changement de coutumes et de tissu, il soulève des questions éthiques, du mot ethos, des moeurs et habitudes dans la société. “Dans une société numérique, nous passons de la surveillance à la sous-veillance. Comme chaque objet produit de l’information, il y en a pléthore. C’est donc l’attention qui est recherché à présent et non plus des données.”
Place ensuite aux entrepreneurs sociaux et chercheurs qui présentent leurs idées innovantes pour utiliser l’intelligence artificielle dans des projets à impact positif sur la société ou l’environnement.
Dans le secteur de la mobilité durable, Pejvan Beigui représentait EasyMile, une entreprise qui développe des solutions de mobilité intelligentes et inclusives comme des navettes 100% électriques et autonomes. Ces minibus qui atteignent le niveau 4 d’autonomie, “sans les main, sans les yeux” , permettent donc d’optimiser l’utilisation des véhicules, et d’éviter d’avoir une voiture qui reste 95% du temps dans un parking. En effet les véhicules autonomes ont pour vocation à être loués et partagés pour des petites et grandes distances, signifiant l’abandon de la voiture comme propriété privée.
Toujours plus d’attention à la robotique et à l’assistance personnes en situation de handicap
Olivier Jeannel, CEO de RogerVoice, raconte ensuite la genèse de son application qui change la vie des malentendants en sous-titrant les appels téléphoniques instantanément. Cette application est directement accessible au grand public sur Android et iPhone, selon un système d’abonnement payant.
Tout au long de la soirée, Ti Spoon était sur scène avec les différents intervenants. Ce robot possède une architecture qui permet son évolutivité : la programmation se réalise par interactions naturelles au contact d’êtres humains. Julien De Sanctis, doctorant en philosophie et éthique appliquée à la robotique interactive, a interrogé l’assistance sur la possibilité et l’importance d’une interaction “naturelle” entre l’humain et machine. Spoon est une entreprise crée en 2015 spécialisée en robotique, créatures artificielles, interaction naturelle et intelligence artificielle.
Algorithmes éthiques, IA médicale et communication
Approfondissant également les usages de l’Intelligence Artificielle, Julien Muresianu, a co-fondé Jalgos, un cabinet de conseil spécialisé en big data. Jalgos recherche et développe des algorithmes « éthiques » dans le domaine de la santé, de la sécurité etc. Un des problèmes majeurs identifié pour l’utilisateur est la transparence des résultats que retourne l’IA. En effet, il n’est que très rarement indiqué sur quelles données l’IA s’est entraîné. Il faudrait ajouter un disclaimer sur la quantité et la qualité des données.
Dans le domaine de la santé, Eric Le Bihan est intervenu pour parler de Datexim. Cette entreprise fondée en 2011 associe Intelligence Artificielle et technologies d’imagerie permet aux laboratoires d’anatomo-pathologie de détecter les maladies avec rapidité et précision. Sa machine, le CytoProcessor, est 4 fois plus productives qu’un humain. Elle engendrr également une diminution des coûts de 33%. Les barrières éthiques, politico-légales, corporatistes et financières à l’intelligence artificielle dans les logiciels médicaux ont été abordés ensuite.
Enfin Kenza Ibnattya, a introduit aux participants Helpicto. Partant du constat que le dessin est un outil universel de communication, cette application (que Microsoft accélère) permet à toute personne ayant des difficultés à communiquer d’utiliser la technologie via une banque de pictogrammes permettant d’exprimer émotions et idées au quotidien. Aujourd’hui environ 10 000 personnes l’utilisent. C’est une utilisation des procédés algorithmiques novateurs et l’intelligence artificielle, pour renforcer l’apprentissage et la compréhension des personnes autistes.
Les équipes de Sparknews et de SoScience ont continué la soirée en animant des workshops en petit groupe pour imaginer ensemble des solutions concrètes aux freins rencontrés par les entrepreneurs sociaux.
Merci à tous les intervenants pour leurs reflexions et aux participants pour leur investissements. A bientôt pour la seconde soirée du Club Science et Innovation Positive !