Cinq projets aux quatre coins du monde pour assainir l’eau
Si les 4,55 milliards d’années d’existence de la Terre étaient condensées en 24h, l’humanité n’apparaîtrait qu’à 23h45, et la révolution industrielle à 23h59 et 58 secondes. Deux secondes, soit l’équivalent de deux battements de cœur. Une fraction de temps qui aura suffi à modifier durablement la surface de la planète : les niveaux d’eau douce disponibles dans le monde ont diminué de 83 % entre 1970 et 2014. Selon les Nations Unies, plus de 80% des eaux usées résultant des activités humaines sont déversées dans les rivières ou la mer sans aucune dépollution. Heureusement, des femmes et des hommes du monde entier prennent des initiatives pour préserver et sauver l’or bleu. Découvrez dans cet article cinq projets qui luttent contre la pollution de l’eau #EarthBeats.
Le Billion Oyster Project nettoie la baie de New York
Les huîtres sont plus que de délicieux amuse-bouches. Elles sont surtout réputées pour leurs contributions sur leurs écosystèmes : elles protègent le littoral des tempêtes, leurs récifs fournissent un habitat à une variété d’espèces et elles filtrent l’eau! Une seule huître adulte peut effectivement assainir jusqu’à 190 litres d’eau polluée par jour, éliminant à la fois les sédiments et l’azote. C’est pour cette raison que The Billion Oyster Project place, avec l’aide de la communauté locale, des huîtres dans le baie de New York. Depuis son lancement en 2014, le projet a permis de placer environ 28 millions d’huîtres, de recycler 453 592 kilogrammes de coquilles et a mobilisé 75 restaurants et 70 écoles. L’objectif du projet est de placer 1 milliard d’huîtres dans la baie d’ici 2035. Découvrez ce projet innovant dans La Tribune de Genève, L’ Economiste (en français) ou le CS Monitor, Yicai Global, Haaretz, The Philippine Star, L’Orient Le Jour (en anglais) et dans La Nacion et El Heraldo (en espagnol).
TransOceanic Wind Transport (TOWT) réhabilite la voile dans le transport de marchandises
Selon le International Council on Clean Transportation (ICTT), l’ensemble de la flotte maritime a émis près de 932 millions de tonnes de CO2 en 2015 et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Afin de rendre ce secteur plus vert, la société française TOWT (TransOceanic Wind Transport) construit des cargaisons de conteneurs à voiles. Ce recours à la voile permet au transport maritime de réduire ses émissions de CO2, tout en luttant contre la pollution des eaux (diminution du risque de fuites de carburant dans l’océan). L’entreprise transporte des marchandises qu’elle valorise grâce au label “Anemos” (“vent” en grec ancien) qui répertorie le cheminement des produits et leur empreinte carbone. TOWT investit aujourd’hui dans un trois-mâts qui pourra transporter 1 000 tonnes de cargaison à une vitesse de croisière de 11 nœuds (vitesse similaire à celle des cargos polluants). “Une fois dans l’eau, le Cargo Sailboat permettra d’économiser plus de 10 000 tonnes de CO2 par an et plus de 300 000 tonnes sur sa durée de vie “, estime Le Grand. Pour en savoir plus, découvrez l’article sur L’Economiste (en français) et The Nation, Haaretz, Yicai Global (en anglais).
Des bactéries et la blockchain pour nettoyer les marées noires
On estime que depuis 1958, 13 millions de barils de pétrole brut ont été déversés dans le delta du Niger depuis 1958, dévastant un écosystème riche et fertile. Chinyere Nnadi, un entrepreneur local, a lancé un projet pour nettoyer la région. La technologie- à base de bactéries- utilisée pour restaurer les sites s’appelle Bioclean et permet de détruire la présence d’hydrocarbures au niveau moléculaire en 30 jours tout en conservant les nutriments nécessaires à la régénération de l’écosystème. Pour assurer une restauration complète et transparente des sites, Chinyere Nnadi a aussi tiré parti de la technologie blockchain afin de fournir un compte-rendu transparent, instantané et irréfutable des transactions effectuées lors des restaurations et susciter la confiance des parties prenantes. Pour en savoir plus sur cette initiative, consultez Le Figaro ou Haaretz, The Nation et The Philippine Star (en anglais).
Aqwind utilise des algues pour rendre l’eau potable à moindre coût
Seul 10 % de la population mondiale a accès à l’eau potable. Cela signifie que les 90 % restants n’ont accès qu’à une eau sale qui met en péril leur santé. C’est ce constat qui a encouragé Aqwind Solutions une startup israélienne, à développer une solution efficace, abordable et écologique pour assainir l’eau rapidement. L’astuce est toute simple: ajouter des algues à l’eau à assainir. Ces plantes aquatiques fournissent alors de l’oxygène aux germes qui décomposent les déchets afin qu’ils puissent respirer. Découvrez le processus en détail sur Haaretz, The Nation, et The Philippine Star (en anglais).
Les lavoirs collectives écologiques sauvent les oasis marocaines
Près de l’oasis de Tafilalet au sud du Maroc, cinq communes ont abandonné les lavoirs traditionnels, polluants au profit de laveries collectives écologiques et pratiques. Cette transition est due aux conséquences néfastes de l’utilisation des produits de nettoyage (eau de Javel, lessive chimique) dans les laveries sur la qualité de l’eau et surtout sur les khettara. La khettara est non seulement le système de mobilisation de l’eau souterraine dans les milieux arides mais est surtout un patrimoine précieux et ancien à préserver. Le projet de laveries collectives écologiques, a permis de mettre un terme à la détérioration de la qualité de l’eau et à la pollution de la nappe phréatique. Selon les associations locales engagées, depuis l’implémentation de ces laveries, la qualité de l’eau du khettara s’est améliorée et les odeurs nauséabondes ont disparu. En lire plus sur ce projet sur The Hindu (en anglais) et L’Economiste (en français).
Pendant que les citoyens se mobilisent pour le Jour de la Terre, 18 médias enquêtent sur les initiatives locales contre la pollution et les déchets. L’opération éditoriale collaborative Earth Beats regroupe des rédactions de renom : Le Figaro, Corriere, Haaretz, L’Economiste, La Nacion, Yicai Global, Delo, L’Orient Le Jour, The Philippine Star et The Hindu. L’opération est coordonnée par Sparknews avec le soutien de l’ADEME, du programme MAB de l’UNESCO, du Jour de la Terre, de Impact Hub et de CDC Biodiversité.
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