Le FIPADOC, les Canaux et Kickstarter lancent FILMS D’ACTION(S) avec “Défi de solidarité”
Mercredi 6 novembre 2019, Les Canaux à Paris accueillaient le premier évènement de FILMS D’ACTION(S). Ce programme permet aux réalisatrices et réalisateurs de documentaires engagés de faire vivre leurs œuvres au delà des salles sombres. Retour sur une première soirée riche en émotions.
Etes-vous déjà sorti•e d’une projection avec la rage au ventre ? Avez-vous déjà été ému•e par un documentaire, long ou court, animé ou en prise de vue réelles ? Découvert un sujet, une cause, un projet ?
Pour prolonger l’impact de tels films engagés, FIPADOC s’associe aux Canaux et à Kickstarter pour le programme FILMS D’ACTION(S). Ce dispositif propose aux curieuses et curieux de (re)découvrir un sujet de société à travers la projection gratuite d’un film aux Canaux. L’équipe du film présente ensuite un passage à l’acte concret aux spectatrices et spectateurs qui le souhaiteraient. C’est le FIPADOC qui effectue la sélection des films qui seront projetés chaque remier mercredi du mois. Le passage à l’acte est associé à une campagne de crowdfunding sur Kickstarter.
Cette première rencontre a été l’occasion de découvrir l’émouvant documentaire “Défi de Solidarité” en présence des deux co-réalisatrices Caroline Darroquy et Anne Richard. Produit par TSVP, ce film aborde le sujet urgent de l’hébergement des “mineurs isolés étrangers”. Alors que l’hiver s’installe, nous plongeons dans le quotidien de ces jeunes à la rue en attendant que leur minorité soit reconnue et des citoyen•ne•s qui les hébergent pour une soirée, une semaine ou des mois. Si différents organismes sont nés depuis 3 ans, c’est plus précisément l’association Paris d’Exil et ses bénévoles qui sont mis en lumière.
Avec le parti pris de ne jamais filmer frontalement ces jeunes pour respecter leur “droit à l’oubli”, ce sont les hébergeuses et hébergeurs qui se succèdent face caméra pour raconter leur engagement, dans ce qu’il a de plus beau et de plus dur. C’est une situation ubuesque qui se retrouve sous les projecteurs : un Etat qui viole la Convention internationale des droits de l’enfant en ne respectant pas la présomption de minorité. Des citoyen•ne•s se voient confier la prise en charge de jeunes isolés, vulnérables et souvent traumatisés. Chaque soir à Paris, ce sont plus d’une centaine d’hébergeur•se•s qui forment un réseau anonyme pour accueillir les adolescents les plus fragiles.
Lorsque les lumières se rallument, l’émotion est palpable dans la salle. Des représentant•e•s de différentes organisations d’hébergement solidaire sont présent•e•s, prêt•e•s à répondre aux interrogations. C’est l’occasion pour les co-réalisatrices d’expliquer leur processus créatif, de l’étincelle de départ à la belle carrière du film en festival.
Ce soir, elles sont également là pour présenter le nouveau projet de Caroline Darroquy pour continuer à faire vivre ce documentaire : le Festiv’Alertes. Ce festival à Paris mêlera films, photos, témoignages, et rapports chiffrés sur l’élan solidaire de l’accueil par des citoyen•ne•s. Ce sera une occasion pour toucher un public plus divers que celui des festivals de cinéma. Au travers des différentes œuvres et des rencontres organisées lors du festival, les participant•e•s seront encouragés à signer une lettre de plaidoyer pour mettre fin à cette situation et à l’envoyer à la Mairie de Paris ainsi qu’au Ministère de la Justice.
Pour faire vivre ce festival, participez à la campagne de financement participatif sur Kickstarter. Vous pouvez également partager la vidéo de présentation de la campagne sur Facebook.